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--- /dev/null
+++ b/doc/manual/fr_FR/user_Technical.xml
@@ -0,0 +1,929 @@
+<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
+<!DOCTYPE chapter PUBLIC "-//OASIS//DTD DocBook XML V4.3//EN"
+"http://www.oasis-open.org/docbook/xml/4.3/docbookx.dtd">
+<chapter id="TechnicalBackground">
+ <title>Sous-bassements techniques</title>
+
+ <para>Le contenu de ce chapitre n'est pas indispensable pour utiliser
+ VirtualBox avec succès. Nous indiquons ce qui suit à titre informatif pour
+ ceux qui sont plus familiers de la technologie et de l'architecture informatique
+ et qui veulent en savoir davantage sur la manière dont fonctionne VirtualBox "sous
+ le capot".</para>
+
+ <sect1 id="vboxconfigdata">
+ <title>Où VirtualBox stocke ses fichiers</title>
+
+ <para>Dans VirtualBox, une machine virtuelle et ses paramètres sont
+ décrits dans un fichier de paramètres de la machine virtuelle, au format
+ XML. De plus, la plupart des machines virtuelles ont un ou plusieurs
+ disques durs qui leur sont en général présentés par des images de disque
+ (comme au format VDI). L'endroit où sont stockés tous ces fichiers
+ dépend de la version de VirtualBox qui a créé la machine.</para>
+
+ <sect2>
+ <title>Machines créées par VirtualBox version 4.0 ou supérieur</title>
+
+ <para>À partir de la version 4.0, par défaut, chaque machine virtuelle
+ dispose d'un répertoire sur votre ordinateur hôte (où tous les fichiers
+ de cette machine sont stockés -- le fichier des paramètres XML (avec une
+ extension de fichier <computeroutput>.vbox</computeroutput>) et ses
+ images de disque.</para>
+
+ <para>Par défaut, ce "dossier machine" se trouve dans un dossier ordinaire
+ appelé "VirtualBox VMs", créé par VirtualBox dans le dossier personnel
+ de l'utilisateur du système actuel. L'emplacement de ce répertoire personnel
+ dépend des conventions du système d'exploitation hôte&#xA0;:</para>
+
+ <itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>Sur Windows, il s'agit de
+ <computeroutput>%HOMEDRIVE%%HOMEPATH%</computeroutput>; en général
+ quelque chose comme <computeroutput>C:\Documents and
+ Settings\NomUtilisateur\</computeroutput>.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Sur Mac OS X, il s'agit de
+ <computeroutput>/Users/nomutilisateur</computeroutput>.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Sur Linux et Solaris, il s'agit de
+ <computeroutput>/home/nomutilisateur</computeroutput>.</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist>
+
+ <para>Par simplicité, nous abrègerons cela ci-dessous par
+ <computeroutput>$HOME</computeroutput>. En utilisant cette convention, le
+ dossier ordinaire de toutes les machines virtuelles est
+ <computeroutput>$HOME/VirtualBox VMs</computeroutput>.</para>
+
+ <para>Par exemple, quand vous créez une machine virtuelle qui s'appelle
+ "VM Exemple", vous verrez que VirtualBox crée<orderedlist>
+ <listitem>
+ <para>le dossier <computeroutput>$HOME/VirtualBox VMs/VM Exemple/</computeroutput>
+ et, dans ce dossier,</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>le fichier des paramètres <computeroutput>VM Exemple.vbox</computeroutput> et</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>l'image de disque virtuel <computeroutput>VM Example.vdi</computeroutput>.</para>
+ </listitem>
+ </orderedlist></para>
+
+ <para>C'est le rangement par défaut si vous utilisez l'assistant "Créer
+ une nouvelle machine virtuelle" comme décrit au <xref linkend="gui-createvm" />. Une fois que
+ vous commencez à travailler avec la VM, des fichiers supplémentaires
+ apparaîtront&#xA0;: vous trouverez des fichiers journaux dans un
+ sous-dossier qui s'appelle
+ <computeroutput>Logs</computeroutput>, et une fois que vous aurez pris
+ des instantanés, ils apparaîtront dans un sous-dossier
+ <computeroutput>Snapshots</computeroutput>. Pour chaque VM, vous pouvez
+ modifier l'emplacement de son dossier d'instantanés dans les paramètres
+ de la VM.</para>
+
+ <para>Vous pouvez changer le dossier machine par défaut en sélectionnant
+ "Préférences" du menu "Fichier" de la fenêtre principale de VirtualBox.
+ Puis, dans la fenêtre qui apparaît, cliquez sur l'onglet "Général". Sinon,
+ utilisez <computeroutput>VBoxManage setproperty
+ machinefolder</computeroutput>&#xA0;;; voir le <xref
+ linkend="vboxmanage-setproperty" />.</para>
+ </sect2>
+
+ <sect2>
+ <title>Machines créées par des versions de VirtualBox antérieures à 4.0</title>
+
+ <para>Si vous avez mis à jour vers VirtualBox 4.0 en partant d'une ancienne
+ version de VirtualBox, vous aurez probablement vos fichiers de paramètres
+ et les disques selon l'organisation du système de fichiers d'alors.</para>
+
+ <para>Avant la version 4.0, VirtualBox séparait les fichiers de
+ paramètrage de la machine des images de disque virtuel. Les fichiers de
+ paramétrage de la machine avaient une extension
+ <computeroutput>.xml</computeroutput> et se trouvaient dans un dossier
+ appelé "Machines" dans le répertoire de configuration global de VirtualBox
+ (voir la prochaine section). Donc, par exemple, sur Linux, il s'agissait
+ du répertoire caché <computeroutput>$HOME/.VirtualBox/Machines</computeroutput>.
+ Le dossier par défaut des disques durs s'appelait "HardDisks" et se trouvait
+ également dans le dossier <computeroutput>.VirtualBox</computeroutput>.
+ L'utilisateur pouvait changer les deux endroits dans les préférences
+ globales (le concept de "dossier par défaut des disques durs" a été
+ abandonné avec VirtualBox 4.0, vu que les images de disque se trouvent
+ désormais par défaut dans le dossier de chaque machine.)</para>
+
+ <para>L'ancienne organisation avait plusieurs gros inconvénients.<orderedlist>
+ <listitem>
+ <para>Il était très difficile de déplacer une machine virtuelle
+ d'un hôte à l'autre car les fichiers concernés ne se trouvaient pas
+ dans le même dossier. De plus, les médias virtuels de toutes les
+ machines étaient enregistrés avec un registre global dans le
+ fichier des paramètres transversaux de VirtualBox.
+ (<computeroutput>$HOME/.VirtualBox/VirtualBox.xml</computeroutput>).</para>
+
+ <para>Pour déplacer une machine sur un autre hôte, il n'était donc
+ pas suffisant de déplacer le fichier des paramètres XML et les images
+ de disque (qui se trouvaient à des endroits différents), mais
+ il fallait en plus copier méticuleusement les entrées du disque
+ dur à partir du XML du registre de médias global, ce qui était
+ presque impossible si la machine avait des instantanés et, donc, des
+ images de différenciation.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Le stockage des images de disque virtuel, qui peuvent beaucoup
+ grossir, sous le répertoire caché
+ <computeroutput>.VirtualBox</computeroutput> (au moins sur les hôtes
+ Linux et Solaris) amenait de nombreux utilisateurs à se demander
+ ce qu'était devenu leur espace disque.</para>
+ </listitem>
+ </orderedlist></para>
+
+ <para>Si les nouvelles VMs créées avec VirtualBox 4.0 ou supérieur
+ respectent la nouvelle organisation, pour une compatibilité maximum, les
+ anciennes VMs <emphasis>ne sont pas</emphasis> converties en nouvelle
+ organisation. Sans cela, les paramètres de la machine seraient immanquablement
+ cassés si l'utilisateur rétrogradait de la 4.0 à une version plus ancienne
+ de VirtualBox.</para>
+ </sect2>
+
+ <sect2>
+ <title>Données globales de configuration</title>
+
+ <para>Outre les fichiers des machines virtuelles, VirtualBox gère des
+ données globales de configuration. Sur Linux et Solaris, depuis VirtualBox 4.3
+ elles se trouvent dans le répertoire caché <computeroutput>$HOME/.config/VirtualBox</computeroutput>
+ même si <computeroutput>$HOME/.VirtualBox</computeroutput> sera utilisé
+ s'il existe pour rester compatible avec les anciennes versions&#xA0;; sur
+ un Mac, elles se trouvent
+ dans <computeroutput>$HOME/Library/VirtualBox</computeroutput>.</para>
+
+ <para>VirtualBox crée automatiquement ce répertoire de configuration si
+ nécessaire. Vous pouvez éventuellement fournir un répertoire de configuration
+ alternatif en réglant la variable d'environnement
+ <computeroutput><literal>VBOX_USER_HOME</literal></computeroutput> ou,
+ en plus, sur Linux ou Solaris, en utilisant la variable standard
+ <computeroutput><literal>XDG_CONFIG_HOME</literal></computeroutput> (car le
+ fichier des paramètres globaux de <computeroutput>VirtualBox.xml</computeroutput>
+ pointe vers tous les autres fichiers de configuration, ce qui permet
+ de naviguer entre plusieurs configurations de VirtualBox.</para>
+
+ <para>VirtualBox stocke essentiellement dans ce répertoire son fichier
+ de paramètres globaux, un autre fichier XML appelé
+ <computeroutput>VirtualBox.xml</computeroutput>. Cela comprend des
+ options de configuration globales et la liste des machines virtuelles
+ enregistrées avec des pointeurs vers leurs fichiers de paramètres XML.
+ (Ni l'emplacement du fichier ni son répertoire n'ont changé avec
+ VirtualBox 4.0.)</para>
+
+ <para>Avant VirtualBox 4.0, tous les médias virtuels (fichiers images
+ de disque) étaient également stockés dans un registre global de ce
+ fichier de paramètres. Par compatibilité, ce registre de médias existe
+ toujours si vous mettez à jour VirtualBox et s'il y a des médias
+ issus de machines créées avec une version inférieure à 4.0. Si vous
+ n'avez pas de telles machines, il n'y aura pas de registre de médias
+ global&#xA0;; avec VirtualBox 4.0, chaque fichier XML d'une machine a
+ son propre registre de médias.</para>
+
+ <para>De même, avant VirtualBox 4.0, le dossier "Machines" par défaut
+ et le dossier "HardDisks" par défaut se trouvaient dans le répertoire de
+ configuration de VirtualBox (par exemple, <computeroutput>$HOME/.VirtualBox/Machines</computeroutput>
+ sur Linux). Si vous mettez à jour à partir d'une version de VirtualBox
+ inférieure à la 4.0, les fichiers de ce répertoire ne sont pas déplacés
+ automatiquement afin de ne pas casser la rétro compatibilité.</para>
+ </sect2>
+
+ <sect2>
+ <title>Résumé des modifications de la configuration de 4.0</title>
+
+ <para>La table suivante donne un bref apperçu des changements de configuration
+ entre les versions anciennes et la 4.0 ou ultérieure&#xA0;:</para>
+
+ <table>
+ <title>Changements de configuration en 4.0 et ultérieure</title>
+
+ <tgroup cols="3">
+ <tbody>
+ <row>
+ <entry></entry>
+
+ <entry><emphasis role="bold">Avant 4.0</emphasis></entry>
+
+ <entry><emphasis role="bold">4.0 ou supérieur</emphasis></entry>
+ </row>
+
+ <row>
+ <entry>Dossier par défaut des machines</entry>
+
+ <entry><computeroutput>$HOME/.VirtualBox/Machines</computeroutput></entry>
+
+ <entry><computeroutput>$HOME/VirtualBox
+ VMs</computeroutput></entry>
+ </row>
+
+ <row>
+ <entry>Emplacement des images de disque</entry>
+
+ <entry><computeroutput>$HOME/.VirtualBox/HardDisks</computeroutput></entry>
+
+ <entry>Dans chaque dossier de machine</entry>
+ </row>
+
+ <row>
+ <entry>Extension des fichiers de paramètres de la machine</entry>
+
+ <entry><computeroutput>.xml</computeroutput></entry>
+
+ <entry><computeroutput>.vbox</computeroutput></entry>
+ </row>
+
+ <row>
+ <entry>Registre de médias</entry>
+
+ <entry>Fichier <computeroutput>VirtualBox.xml</computeroutput>
+ global</entry>
+
+ <entry>Chaque fichier des paramètres d'une machine</entry>
+ </row>
+
+ <row>
+ <entry>Enregistrement des médias</entry>
+
+ <entry>Ouverture/fermeture explicite obligatoire</entry>
+
+ <entry>Automatique après la connexion</entry>
+ </row>
+ </tbody>
+ </tgroup>
+ </table>
+ </sect2>
+
+ <sect2>
+ <title>Fichiers XML de VirtualBox</title>
+
+ <para>VirtualBox utilise l'XML tant pour les fichiers des paramètres
+ de la machine que pour le fichier de configuration global,
+ <computeroutput>VirtualBox.xml</computeroutput>.</para>
+
+ <para>Tous les fichiers XML de VirtualBox sont versionnés. Quand un nouveau
+ fichier de paramètres est créé (par exemple parce qu'on crée une nouvelle
+ machine virtuelle), VirtualBox utilise automatiquement le format des
+ paramètres de la version actuelle de VirtualBox. Il se peut que ces
+ fichiers ne soient pas lus si vous rétrogradez à une version plus
+ ancienne de VirtualBox. Cependant, quand VirtualBox rencontre un fichier
+ de paramètres d'une ancienne version (comme après une mise à jour de
+ VirtualBox), il essaie autant que possible de garder le format des
+ paramètres. Il ne mettra à jour en silence les fichiers des paramètres
+ que si les paramètres actuels ne peuvent pas être exprimés dans l'ancien
+ format, par exemple parce que vous avez activé une fonction qui n'était
+ pas présente dans l'ancienne version de VirtualBox.<footnote>
+ <para>Par exemple, avant VirtualBox 3.1, il était possible d'activer
+ /désactiver qu'un seul lecteur DVD dans une machine virtuelle.
+ S'il a été activé, cela serait toujours possible sur le deuxième
+ maître du contrôleur IDE. Avec VirtualBox 3.1, on peut connecter
+ des lecteurs DVD à un slot de son choix sur un contrôleur de son choix,
+ donc ils pourraient être sur le deuxième esclave d'un contrôleur IDE
+ ou sur un slot SATA. Si vous avez un fichier de paramètres d'une
+ machine d'une ancienne version et si vous mettez à jour
+ VirtualBox vers la 3.1 et si vous déplacez le lecteur DVD de sa
+ position par défaut, on ne peut pas l'exprimer dans l'ancien format
+ des paramètres&#xA0;; le fichier XML de la machine serait écrit dans
+ le nouveau format et une copie de sauvegarde de l'ancien format serait
+ gardée.</para>
+ </footnote> Dans ces cas-là, VirtualBox sauvegarde le fichier des anciens
+ paramètres dans le répertoire de configuration de la machine virtuelle.
+ Si vous avez besoin de revenir à une ancienne version de VirtualBox,
+ vous devrez recopier à la main ces fichiers de sauvegarde.</para>
+
+ <para>Nous ne documentons volontairement pas les spécifications des fichiers
+ XML de VirtualBox car nous nous réservons le droit de les modifier à l'avenir.
+ Nous vous suggérons donc fortement de ne pas éditer ces fichiers à la main.
+ VirtualBox offre un accès complet à ses données de configuration par son
+ outil en ligne de commande <computeroutput>VBoxManage</computeroutput>
+ (voir le <xref linkend="vboxmanage" />) et son API (voir le <xref
+ linkend="VirtualBoxAPI" />).</para>
+ </sect2>
+ </sect1>
+
+ <sect1 id="technical-components">
+ <title>Exécutables et composants de VirtualBox</title>
+
+ <para>VirtualBox a été conçu pour être modulaire et flexible. Quand on ouvre
+ l'interface graphique (GUI) de VirtualBox et qu'on démarre une VM,
+ au moins trois processus fonctionnent&#xA0;:<orderedlist>
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>VBoxSVC</computeroutput>, le processus du service
+ de VirtualBox qui fonctionne toujours en tâche de fond. Ce processus
+ est lancé automatiquement par le processus du premier client
+ VirtualBox (la GUI, <computeroutput>VBoxManage</computeroutput>,
+ <computeroutput>VBoxHeadless</computeroutput>, le service web ou
+ autre) et il s'arrête peu de temps après que le dernier client a
+ quitté. Le service est responsable d'archiver, maintenir l'état de
+ toutes les VMs et de la communication entre les composants de VirtualBox.
+ Cette communication est implémentée via COM/XPCOM.<note>
+ <para>Quand nous parlons de "clients" ici, nous voulons dire
+ les clients locaux d'un processus serveur
+ <computeroutput>VBoxSVC</computeroutput> en particulier, pas les
+ clients sur un réseau. VirtualBox utilise son propre concept
+ client/serveur pour permettre à ses processus de coopérer, mais
+ tous ces processus tournent sous le même compte utilisateur du
+ système d'exploitation hôte, et c'est entièrement transparent
+ pour l'utilisateur.</para>
+ </note></para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Le processus de la GUI,, <computeroutput>VirtualBox</computeroutput>,
+ une application client basée sur la bibliothèque multiplateformes
+ Qt. Lancée sans l'option <computeroutput>--startvm</computeroutput>,
+ cette application agit comme un gestionnaire de VirtualBox, en
+ affichant les VMs et leurs paramètres. Elle communique alors les
+ paramètres et les changements d'état à <computeroutput>VBoxSVC</computeroutput>
+ et elle répercute les changements subis par d'autres moyens comme
+ <computeroutput>VBoxManage</computeroutput>.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Si on lance l'application client <computeroutput>VirtualBox</computeroutput>
+ avec l'argument <computeroutput>--startvm</computeroutput>, elle
+ charge la bibliothèque VMM qui inclut l'hyperviseur proprement dit
+ et qui lance une machine virtuelle et offre une entrée et une sortie
+ à l'invité.</para>
+ </listitem>
+ </orderedlist></para>
+
+ <para>Toutes les interfaces de VirtualBox (client) communiqueront avec le
+ processus du service et elles peuvent contrôler et répercuter l'état actuel.
+ Par exemple, tant le selecteur de VM que la fenêtre de VM ou VBoxManage peuvent
+ être utilisés pour mettre en pause la VM en fonction, les autres composants
+ reflèteront toujours le changement d'état.</para>
+
+ <para>La GUI de VirtualBox n'est qu'une des nombreuses interfaces (client)
+ disponibles. La liste complète comprise dans VirtualBox est&#xA0;:<orderedlist>
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>VirtualBox</computeroutput>, l'interface Qt
+ implémentant le gestionnaire et les VMs en fonction&#xA0;;</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>VBoxManage</computeroutput>, une alternative
+ moins conviviale mais plus puissante, décrite au <xref
+ linkend="vboxmanage" />.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>VBoxSDL</computeroutput>, une interface graphique
+ simple basée sur la bibliothèque SDL&#xA0;; voir <xref
+ linkend="vboxsdl" />.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>VBoxHeadless</computeroutput>, une interface de
+ VM qui ne fournit pas directement de sortie graphique et d'entrée
+ clavier/souris,
+ mais qui permet une redirection par VirtualBox Remote Desktop Extension;
+ voir <xref linkend="vboxheadless" />.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para><computeroutput>vboxwebsrv</computeroutput>, le processus du
+ service web de VirtualBox qui permet de contrôler un hôte VirtualBox à
+ distance. Ceci est décrit en détails dans le manuel de référence
+ du VirtualBox Software Development Kit (SDK)&#xA0;; merci de voir le
+ <xref linkend="VirtualBoxAPI" /> pour des détails.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Le shell Python de VirtualBox, une alternative en Python à
+ VBoxManage. Elle est aussi décrite dans le manuel de référence du SDK.</para>
+ </listitem>
+ </orderedlist></para>
+
+ <para>En interne, VirtualBox comprend beaucoup plus d'interfaces
+ séparées. Vous pourriez les rencontrer en analysant les messages d'erreur
+ internes ou les fichiers journaux. Parmi elles, on compte&#xA0;:</para>
+
+ <itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>IPRT, une bibliothèque d'exécution portable qui forme une couche
+ d'abstraction d'accès aux fichiers, du filage (threading), la manipulation
+ de chaînes, etc. Chaque fois que VirtualBox accède aux fonctions du
+ système hôte, il le fait via cette bibliothèque pour une portabilité
+ multiplateformes.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>VMM (Virtual Machine Monitor), le c&#x153;ur de l'hyperviseur.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>EM (Execution Manager), contrôle l'exécution d'un code invité.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>REM (Recompiled Execution Monitor), fournit une émulation logicielle
+ des instructions du processeur.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>TRPM (Trap Manager), intercepte et traite les traps et les
+ exceptions de l'invité.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>HWACCM (Hardware Acceleration Manager), offre un support pour
+ VT-x et AMD-V.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>PDM (Pluggable Device Manager), une interface abstraite entre le
+ VMM et les périphériques émulés qui sépare les implémentations du
+ périphérique de l'intérieur du VMM et qui facilite l'ajout de nouveaux
+ périphériques émulés. Par PDM, des développeurs tiers peuvent ajouter
+ de nouveaux périphériques virtuels à VirtualBox, sans devoir modifier
+ VirtualBox lui-même.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>PGM (Page Manager), un composant contrôlant la pagination de
+ l'invité.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>PATM (Patch Manager), corrige le code de l'invité pour améliorer
+ et accélérer la virtualisation logicielle.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>TM (Time Manager), gère les horloges et tous les aspects de l'heure
+ des invités.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>CFGM (Configuration Manager), fournit une structure arborescente
+ qui garde les paramètres de configuration de la VM et tous les périphériques
+ émulés.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>SSM (Saved State Manager), enregistre et charge l'état d'une VM.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>VUSB (Virtual USB), une couche USB qui sépare les contrôleurs USB
+ émulés des contrôleurs de l'hôte et des périphériques USB&#xA0;; ceci
+ active également l'USB distant.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>DBGF (Debug Facility), un débogueur de VM intégré.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>VirtualBox émule un certain nombre de périphériques pour offrir
+ l'environnement matériel dont ont besoin divers invités. La plupart de
+ ces périphériques standards se trouvent dans beaucoup de machines
+ compatibles PC et sont largement supportés par les systèmes d'exploitation
+ invités. Pour les périphériques réseaux et de stockage en particulier,
+ il existe plusieurs options pour que les périphériques émulés accèdent
+ au matériel sous-jacent. Ces périphériques sont gérés par
+ PDM.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Les suppléments invité pour divers systèmes d'exploitation invités.
+ Il s'agit de code installé dans les machines virtuelles&#xA0;; voir <xref
+ linkend="guestadditions" />.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Le composant "Main" est spécial&#xA0;: il lie tous les modules
+ ci-dessus et c'est la seule API publique fournie par VirtualBox. Tous
+ les processus clients listés ci-dessus n'utilisent que cettte API et
+ n'accèdent jamais directement aux composants de l'hyperviseur. Il s'en
+ suit que des applications tierces utilisant l'API principale de VirtualBox
+ peuvent s'appuyer sur le fait qu'elle est toujours bien testée et que
+ toutes les possibilités de VirtualBox sont complètement présentées. C'est
+ cette API qui est décrite dans le manuel de référence du SDK de
+ VirtualBox indiqué ci-dessus (de nouveau, voir le <xref linkend="VirtualBoxAPI" />).</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist>
+ </sect1>
+
+ <sect1 id="hwvirt">
+ <title>Virtualisation matérielle vs. logicielle</title>
+
+ <para>VirtualBox permet aux logiciels de la machine virtuelle de s'exécuter
+ directement sur le processeur de l'hôte, mais il utilise une gamme de
+ techniques complexes pour intercepter les opérations interférant avec votre
+ hôte. Chaque fois que l'invité essaie de faire quelque chose de potentiellement
+ dangereux pour votre ordinateur et ses données, VirtualBox s'interpose et
+ rentre en action. En particulier, pour beaucoup de matériel auquel croit
+ avoir accès l'invité, VirtualBox simule un certain environnement "virtuel"
+ selon la façon dont vous avez configuré une machine virtuelle. Par exemple,
+ quand l'invité cherche à accéder à un disque dur, VirtualBox redirige ces
+ requêtes vers ce que vous avez configuré comme étant le disque dur virtuel
+ de la machine virtuelle -- en principe, un fichier image sur votre hôte.</para>
+
+ <para>Malheureusement, la plateforme x86 n'a jamais été conçue pour
+ être virtualisée. La détection des
+ situations où VirtualBox doit contrôler le code invité qui s'exécute, comme
+ décrit ci-dessus, est difficile. Il existe deux façons de faire cela&#xA0;:<itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>Depuis 2006, les processeurs Intel et AMD supportent ce qu'on
+ appelle la <emphasis role="bold">"virtualisation matérielle"</emphasis>.
+ Cela signifie que ces processeurs peuvent aider VirtualBox à intercepter
+ des opérations potentiellement dangereuses que pourrait essayer de
+ faire le système d'exploitation invité et ils facilitent la présentation
+ de matériel virtuel à une machine virtuelle.</para>
+
+ <para>Ces fonctionnalités du matériel diffèrent entre les processeurs
+ Intel et AMD. Intel a appelé sa techno <emphasis
+ role="bold">VT-x</emphasis>&#xA0;;; AMD a nommé la leur <emphasis
+ role="bold">AMD-V</emphasis>. Le support d'Intel et d'AMD de la
+ virtualisation est très différent dans le détail, mais pas si différent
+ dans le principe.<note>
+ <para>Sur de nombreux systèmes, les fonctions de virtualisation
+ matérielle doivent être préalablement activées dans le BIOS avant
+ de pouvoir être utilisées par VirtualBox.</para>
+ </note></para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Contrairement aux autres logiciels de virtualisation, pour
+ de nombreux scénari d'utilisation, VirtualBox <emphasis>n'exige pas</emphasis>
+ que les fonctions de virtualisation matérielle soient présentes.
+ Par des techniques sophistiquées, VirtualBox virtualise beaucoup
+ de systèmes d'exploitation invités complets de manière
+ <emphasis role="bold">logicielle</emphasis>. Cela signifie que vous
+ pouvez lancer des machines virtuelles même sur d'anciens processeurs
+ qui ne supportent pas la virtualisation matérielle.</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist></para>
+
+ <para>Même si VirtualBox n'exige pas toujours la virtualisation matérielle,
+ son activation est <emphasis>nécessaire</emphasis> dans les scénari suivants&#xA0;:<itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>Certains systèmes d'exploitation, rares, comme OS/2, utilisent
+ des instructions processeur très ésotériques qui ne sont pas supportées
+ par notre virtualisation logicielle. Pour les machines virtuelles
+ configurées pour contenir un tel système d'exploitation, la
+ virtualisation matérielle est activée automatiquement.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Le support des invités 64 bits de VirtualBox (ajouté avec la
+ version 2.0) et le multiprocessing (SMP, ajouté avec la version 3.0)
+ exigent tous deux l'activation de la virtualisation matérielle (ce n'est
+ tout de même pas une grosse limite vu l'immense majorité des processeurs
+ 64 bits et multi c&#x153;urs actuels incluant lavirtualisation matérielle&#xA0;;
+ les exceptions à cette règle étant par exemple les anciens processeurs
+ Intel Celeron et AMD Opteron.)</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist></para>
+
+ <warning>
+ <para>Ne lancez pas d'autres hyperviseurs (produits de virtualisation
+ open-source ou propriétaires) en même temps que VirtualBox&#xA0;! Si
+ plusieurs hyperviseurs peuvent, en principe, être <emphasis>installés</emphasis>
+ en parallèle, n'essayez pas de <emphasis>lancer</emphasis> plusieurs
+ machines virtuelles à partir d'hyperviseurs concurrents en même temps.
+ VirtualBox ne peut pas savoir ce qu'un autre hyperviseur essaie de faire
+ sur un même hôte, et surtout si plusieurs produits essaient d'utiliser la
+ virtualisation matérielle, les fonctions telles que VT-x, cela peut planter
+ tout l'hôte. De plus, dans VirtualBox, vous pouvez mélanger la virtualisation
+ logicielle et matérielle quand vous lancez plusieurs VMs. Dans certains cas,
+ une petite perte de performances sera inévitable si vous mélangez des
+ VMs avec virtualisation VT-x et logicielle. Nous recommandons de ne pas
+ mélanger les modes de virtualisation si la performance maximum et
+ une faible surcharge (overhead) sont essentiels. Cela <emphasis>ne s'applique pas</emphasis>
+ à AMD-V.</para>
+ </warning>
+ </sect1>
+
+ <sect1>
+ <title>Détails sur la virtualisation logicielle</title>
+
+ <para>L'implémentation de la virtualisation sur les processeurs x86 sans
+ le support de la virtualisation matérielle est une tâche extraordinairement
+ complexe car l'architecture du processeur n'a pas été conçue pour être
+ virtualisée. On peut résoudre en général les problèmes, mais au prix de
+ performances réduites. Ainsi, il existe un conflit constant entre les
+ performances de virtualisation et la précision.</para>
+
+ <para>Le jeu d'instructions x86 a été conçu au départ dans les années 1970 et
+ subi des modifications significatives avec l'ajout d'un mode protégé dans
+ les années 1980s avec l'architecture du processeur 286, puis à nouveau avec
+ l'Intel 386 et l'architecture 32 bits. Alors que le 386 avait un
+ support de virtualisation vraiment limité pour les opérations en mode réel,
+ (le mode V86, utilisé par la "DOS Box" de Windows 3.x et d'OS/2 2.x), aucun
+ port n'existait pour virtualiser toute l'architecture.</para>
+
+ <para>En théorie, la virtualisation logicielle n'est pas complexe en soi.
+ Outre les quatre niveaux de privilèges ("rings") fournis par le matériel
+ (dont en général on n'utilise que deux&#xA0;: ring 0 pour le mode noyau et ring 3
+ pour le mode utilisateur), il faut faire la différence entre le "contexte
+ hôte" et le "contexte invité".</para>
+
+ <para>Dans le "contexte hôte", tout est comme s'il n'y avait pas d'hyperviseur
+ actif. Cela pourrait être le mode actif si une autre application de votre
+ hôte consomme du temps processeur&#xA0;; dans ce cas, il existe un mode
+ ring 3 hôte et un mode ring 0 hôte. L'hyperviseur n'est pas impliqué.</para>
+
+ <para>Par contre, dans le "contexte invité", une machine virtuelle est active.
+ Tant que le code invité s'exécute en ring 3, ce n'est pas très problématique
+ vu qu'un hyperviseur peut paramétrer les tableaux des pages correctement et
+ exécuter ce code de manière native sur le processeur. Les problèmes arrivent
+ sur la manière d'intercepter ce que fait le noyau de l'invité.</para>
+
+ <para>Il y a plusieurs solutions possibles à ces problèmes. Une approche
+ est l'émulation logicielle totale, ce qui implique généralement une recompilation.
+ A savoir que tout le code qui doit être exécuté par l'invité est analysé,
+ transformé sous une forme qui n'autorisera pas l'invité à modifier et à
+ voir l'état réel du processeur, lequel l'exécutera simplement. Ce processus
+ est bien sûr très complexe et coûteux en termes de performances. (VirtualBox
+ contient un recompilateur basé sur QEMU qu'on peut utiliser pour une
+ émulation logicielle pure, mais le recompilateur n'est activé que dans
+ des situations particulières, décrites ci-dessous.)</para>
+
+ <para>Une autre solution possible est la paravirtualisation, où seuls les
+ OS invités spécialement modifiés sont autorisés à s'exécuter. De cette manière,
+ la plupart des accès matériels sont rendus abstraits et toutes les fonctions
+ qui accèderaient normalement au matériel ou à l'état privilégié du processeur
+ se basent plutôt sur l'hyperviseur. La paravirtualisation peut donner
+ de bonnes fonctionnalités et de bonnes performances sur des processeurs
+ x86 standards, mais cela ne peut marcher que si l'OS invité peut être
+ modifié, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas.</para>
+
+ <para>VirtualBox choisit une approche différente. Quand on démarre une
+ machine virtuelle par son pilote noyau du support ring-0, VirtualBox a
+ réglé le système hôte pour qu'il puisse lancer nativement la plupart du
+ code invité, mais il s'insère lui-même "en bas" de l'image. Il peut alors
+ supposer le contrôle lorsque c'est nécessaire -- si une instruction privilégiée
+ est exécutée, l'invité plante (traps) (en particulier car un accès au registre
+ E/S a été tenté et un périphérique doit être virtualisé) ou car des interruptions se produisent. VirtualBox peut
+ alors gérer cela et soit acheminer une requête vers un périphérique virtuel,
+ soit, si possible, déléguer la gestion de tels éléments à l'OS hôte ou
+ invité. Dans le contexte invité, VirtualBox peut être donc dans un des trois
+ états&#xA0;:</para>
+
+ <para><itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>Le code invité ring 3 s'exécute sans modifications, à pleine
+ vitesse, autant que possible. Le nombre d'erreurs sera généralement
+ faible (sauf si l'invité autorise l'E/S du port depuis ring 3,
+ chose que nous ne pouvons pas faire car nous ne voulons pas que
+ l'invité puisse accéder aux ports réels). On parle aussi de "mode brut",
+ car le code ring-3 de l'invité s'exécute sans modifications.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Pour le code invité en ring 0, VirtualBox utilise une astuce
+ savoureuse&#xA0;: il reconfigure l'invité pour que son code ring-0
+ se lance plutôt en ring 1 (ce qui n'est en principe pas utilisé sur les
+ systèmes d'exploitation x86). Il s'en suit que lorsque le code ring-0
+ de l'invité (qui s'exécute en fait en ring 1) tel que le pilote d'un
+ périphérique invité, essaie d'écrire sur un registre E/S ou d'exécuter
+ une instruction non privilégiée, l'hyperviseur de VirtualBox en ring
+ 0 "réel" peut prendre le dessus.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>L'hyperviseur (VMM) peut être actif. Chaque fois qu'une erreur
+ survient, VirtualBox regarde l'instruction problématique et il peut
+ la reléguer à un périphérique virtuel, à l'OS hôte, à l'invité ou
+ il peut le lancer dans le recompilateur.</para>
+
+ <para>En particulier, on utilise le recompilateur quand le code invité
+ désactive les interruptions et VirtualBox ne peut pas savoir quand
+ on y reviendra (dans ces situations, VirtualBox analyse en fait le
+ code invité en utilisant son propre désassembleur). De plus, certaines
+ instructions privilégiées telles que LIDT doivent être gérées à part.
+ Enfin, tout le code en mode réel ou protégé (comme le code du BIOS,
+ un invité DOS ou un démarrage de système d'exploitation) se lance
+ complètement dans un recompilateur.</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist></para>
+
+ <para>Malheureusement, cela ne fonctionne que dans une certaine mesure.
+ Entre autres, les situations suivantes nécessitent une gestion spéciale&#xA0;:</para>
+
+ <para><orderedlist>
+ <listitem>
+ <para>L'exécution de code ring 0 en ring 1 provoque beaucoup d'erreurs
+ d'instructions supplémentaires car ring 1 n'est pas autorisé à exécuter
+ des instructions privilégiées (dont le ring-0 de l'invité en contient
+ beaucoup). Avec chacune de ces erreurs, le VMM doit s'arrêter et
+ émuler le code pour obtenir le comportement désiré. Si cela fonctionne,
+ l'émulation de milliers d'erreurs est très coûteuse et très pénalisante
+ en performances de l'invité virtualisé.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Il existe des défauts dans l'implémentation de ring 1 de
+ l'architecture x86 qui n'ont jamais été corrigés. Certaines instructions
+ qui <emphasis>planteraient</emphasis> même en ring 1 ne le font pas.
+ Cela concerne par exemple les paires d'instructions LGDT/SGDT, LIDT/SIDT,
+ ou POPF/PUSHF. Alors que l'opération "load" est privilégiée et peut
+ donc planter, l'instruction "store" réussit toujours. Si l'invité est
+ autorisé à les exécuter, il verra l'état réel du PC et pas celui
+ virtualisé. L'instruction CPUID a également le même problème.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Un hyperviseur a en général besoin de réserver certaines parties
+ de l'espace d'adresse de l'invité (tant l'espace d'adresse liénaire
+ que les sélecteurs) pour son propre usage. Ce n'est pas complètement
+ transparent pour l'OS invité et cela peut provoquer des conflits.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>L'instruction SYSENTER (utilisée pour les appels système) exécutée
+ par une application en fonction dans un OS invité transite toujours
+ par le ring 0. Mais c'est là où l'hyperviseur se lance et pas l'OS
+ invité. Dans ce cas, l'hyperviseur doit bloquer et émuler l'instruction
+ même quand ce n'est pas souhaitable.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Les registres de segments du processeur contiennent un cache
+ de descripteur "caché" inaccessible de manière logicielle. L'hyperviseur
+ ne peut pas lire, enregistrer ou restaurer cet état, mais l'OS invité
+ peut l'utiliser.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Certaines ressources doivent (et peuvent) être neutralisées par
+ l'hyperviseur, mais l'accès est si fréquent que cela crée une perte
+ significative de performance. Un exemple réside dans le registre
+ TPR (Task Priority) en mode 32 bits. Les accès à ce registre doivent
+ être bloqués par l'hyperviseur, mais certains systèmes d'exploitation
+ invités (en particulier Windows et Solaris) écrivent très souvent
+ dans ce registre, ce qui porte une atteinte certaine aux performances
+ de virtualisation.</para>
+ </listitem>
+ </orderedlist></para>
+
+ <para>Pour corriger ces problèmes de performances et de sécurité, VirtualBox
+ contient un gestionnaire d'analyse et de scan de code
+ (Code Scanning and Analysis Manager (CSAM)), qui désassemble le code invité,
+ et un gestionnaire de correctifs (Patch Manager (PATM)), qui peut le remplacer
+ pendant l'exécution.</para>
+
+ <para>Avant d'exécuter du code ring 0, CSAM le scanne de manière récursive
+ pour trouver des instructions problématiques. PATM le corrige <emphasis>in-situ
+ </emphasis>, c'est-à-dire qu'il remplace l'instruction par un passage à la
+ mémoire de l'hyperviseur, où un générateur intégré a mis une implémentation
+ plus convenable. En réalité, c'est une tâche très complexe car il existe
+ de nombreuses situations compliquées à trouver et à gérer correctement. Donc,
+ vu son actuelle complexité, on pourrait dire que PATM est un recompilateur
+ avancé <emphasis>in-situ</emphasis>.</para>
+
+ <para>De plus, à chaque fois qu'une erreur survient, VirtualBox analyse
+ le code problématique pour déterminer s'il est possible de le corriger afin
+ de l'empêcher de provoquer davantage de futures erreurs. Cette approche
+ fonctionne bien en pratique et améliore de façon drastique les performances
+ de la virtualisation logicielle.</para>
+ </sect1>
+
+ <sect1>
+ <title>Détails sur la virtualisation matérielle</title>
+
+ <para>Avec VT-x d'Intel, il existe deux modes opératoires du processeur&#xA0;:
+ le mode racine VMM et le mode non-racine.<itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>En mode racine, le processeur se comporte beaucoup comme les
+ anciennes générations de processeurs sans le support VT-x. Il y a quatre
+ niveaux de privilèges ("rings") et le même jeu d'instructions est
+ supporté avec, en plus, des instructions spécifiques de virtualisation.
+ Le mode racine est ce que le système d'exploitation hôte utilise sans
+ virtualisation, et il est aussi utilisé par l'hyperviseur quand la
+ virtualisation est active.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>En mode non-racine, le fonctionnement du processeur est très
+ différent. Il y a toujours quatre niveaux de privilèges et le même
+ jeu d'instructions, mais une nouvelle structure, qui s'appelle VMCS
+ (Virtual Machine Control Structure), contrôle désormais le fonctionnement
+ du processeur et elle détermine la manière dont se comportent certaines
+ instructions. Le mode non-racine est celui dans lequel les systèmes invités
+ fonctionnent.</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist></para>
+
+ <para>Le passage du mode racine au mode non racine s'appelle "l'entrée VM",
+ celui en sens inverse s'appelle "Quitter VM". Le VMCS inclut une zone d'état
+ invité et hôte sauvegardée/restaurée à chaque entrée et sortie en VM.
+ Surtout, les VMMS contrôlent les opérations de l'invité qui feront quitter
+ la VM.</para>
+
+ <para>Les VMCS permettent un contrôle très fin via ce que les invités
+ peuvent et ne peuvent pas faire. Par exemple, un hyperviseur peut autoriser
+ un invité à écrire certains bits dans des registres de contrôle protégés,
+ mais pas dans d'autres. Cela permet une virtualisation efficace dans des cas
+ où les invités peuvent être autorisés à écrire des bits de contrôle sans
+ gêner l'hyperviseur, tout en les empêchant de modifier les bits de contrôle
+ dont l'hyperviseur a besoin pour avoir un contrôle total. Le VMMS fournit
+ aussi un contrôle via l'affichage d'interruptions et les exceptions.</para>
+
+ <para>Chaque fois qu'une instruction ou un événement fait quitter une VM,
+ le VMCS contient des informations sur les raisons de la sortie, ainsi que,
+ souvent, des détails environnants. Par exemple, si une écriture dans le
+ registre CR0 fait quitter, l'instruction en cause est enregistrée, ainsi
+ que le fait qu'un accès en écriture sur le registre de contrôle a provoqué
+ la sortie, ainsi que les informations sur le registre source et destination.
+ L'hyperviseur peut ainsi gérer efficacement la condition sans avoir besoin
+ de techniques avancées telles que CSAM et PATM décrits ci-dessus.</para>
+
+ <para>VT-x évite intrinsèquement plusieurs problèmes qui se posent avec la
+ virtualisation logicielle. L'invité a son propre espace d'adresse distinct,
+ qu'il ne partage pas avec l'hyperviseur, ce qui élimine les plantages
+ potentiels. De plus, le code du noyau de l'OS invité se lance avec le
+ privilège ring 0 en mode non racine VMX, rendant inopérants les problèmes
+ d'exécution de code en ring 0 sur des niveaux moins privilégiés. Par exemple,
+ l'instruction SYSENTER peut faire une transition vers le ring 0 sans problèmes.
+ Naturellement, même en ring 0 en mode non-racine VMX, tous les accès E/S par
+ le code invité amène toujours la VM à quitter, permettant l'émulation
+ de périphérique.</para>
+
+ <para>La plus grosse différence entre VT-x et AMD-V est qu'AMD-V fournit
+ un environnement de virtualisation plus complet. VT-x exige que le code
+ non-racine VMX s'exécute en mode pagination activée, ce qui rejette la
+ virtualisation matérielle de logiciels dont le code est en mode réel et en
+ mode protégé non paginé. Cela n'inclut en général que les firmwares et les
+ chargeurs d'OS, néanmoins cela complique l'implémentation d'un hyperviseur
+ avec VT-x. AMD-V n'a pas cette restriction.</para>
+
+ <para>Bien entendu, la virtualisation matérielle n'est pas parfaite. Par
+ rapport à la virtualisation logicielle, la surcharge (overherad) des sorties des VMs est
+ relativement élevée. Cela pose des problèmes aux périphériques dont l'émulation
+ requiet un grand nombre de captures (traps). Par exemple, avec le périphérique
+ VGA en mode 16 couleurs, mon seulement tous les accès au port en E/S, mais
+ aussi tous les accès à la mémoire tampon (framebuffer) doivent être
+ capturés.</para>
+ </sect1>
+
+ <sect1 id="imbriquéepaging">
+ <title>Pagination imbriquée (imbriquée) et VPIDs</title>
+
+ <para>En plus de la virtualisation matérielle "brute", votre processeur peut
+ supporter aussi des techniques sophistiquées supplémentaires&#xA0;:<footnote>
+ <para>VirtualBox 2.0 a ajouté le support de la pagination imbriquée d'AMD&#xA0;;
+ le support de l'EPT et des VPIDs d'Intel a été ajouté à la version 2.1.</para>
+ </footnote><itemizedlist>
+ <listitem>
+ <para>Une fonctionnalité récente, qui s'appelle la
+ <emphasis role="bold">"pagination imbriquée"</emphasis> implémente la
+ gestion de la mémoire dans le matériel, ce qui peut beaucoup accélérer
+ la virtualisation matérielle puisque ces tâches n'ont plus besoin d'être
+ accomplies par le logiciel de virtualisation.</para>
+
+ <para>Avec la pagination imbriquée, le matériel fournit un autre niveau
+ d'indirection en passant du linéaire aux adresses physiques. Les
+ tables de page fonctionnent comme avant mais les adresses linéaires
+ sont désormais d'abord traduites en adresses physiques de "l'invité"
+ et pas directement en adresses physiques. Il existe maintenant un
+ nouveau jeu de registres de pagination sous le mécanisme de pagination
+ traditionnel et qui traduit les adresses physiques invitées en adresses
+ physiques de l'hôte, qui sont utilisées pour accéder à la mémoire.</para>
+
+ <para>La pagination imbriquée élimine la charge causée par les sorties de
+ VM et les accès aux tables de pages. Par définition, avec les tables
+ de pages imbriquées, l'invité peut gérer la pagination sans que l'hyperviseur
+ n'intervienne. La pagination imbriquée améliore ainsi substantiellement
+ les performances de virtualisation.</para>
+
+ <para>Sur les processeurs AMD, la pagination imbriquée est disponible
+ depuis l'architecture Barcelona (K10) -- on l'appelle maintenant la
+ "rapid virtualization indexing" (RVI). Intel a ajouté le support de
+ la pagination imbriquée, qu'ils appellent la "extended page tables" (EPT),
+ à leurs processeurs Core i7 (Nehalem).</para>
+
+ <para>Si la pagination imbriquée est activée, l'hyperviseur de VirtualBox
+ peut également utiliser <emphasis role="bold">grandes pages</emphasis>,
+ pour réduire l'utilisation du TLB et la charge. Cela peut provoquer
+ une amélioration jusqu'à 5% des performances. Pour activer cette
+ fonctionnalité pour une VM, vous avez besoin d'utiliser la commande
+ <computeroutput>VBoxManage modifyvm
+ </computeroutput><computeroutput>--largepages</computeroutput>&#xA0;;
+ voir <xref linkend="vboxmanage-modifyvm" />.</para>
+ </listitem>
+
+ <listitem>
+ <para>Sur les processeurs Intel, une autre fonction matérielle, qui
+ s'appelle <emphasis role="bold">"Virtual Processor Identifiers" (VPIDs)</emphasis>,
+ peut beaucoup accélérer le changement de contexte en réduisant le
+ besoin coûteux de mémoriser les Translation Lookaside Buffers
+ (TLBs) du processeur.</para>
+
+ <para>Pour activer ces fonctions pour une VM, vous devez utiliser
+ les commandes <computeroutput>VBoxManage modifyvm --vtxvpid</computeroutput> et
+ <computeroutput>--largepages</computeroutput>&#xA0;; voir <xref
+ linkend="vboxmanage-modifyvm" />.</para>
+ </listitem>
+ </itemizedlist></para>
+ </sect1>
+</chapter>